BMW Série 5 2024 : Génération de transition

BMW levait récemment le voile sur une nouvelle génération de sa berline intermédiaire, la Série 5. Cette 8e itération du modèle, lancé au départ en 1972, apporte son lot de changements tant esthétiques que mécaniques. Toutefois, l’offre initiale au niveau des versions est très limitée (une thermique et une électrique baptisée i5) et laisse présager que l’on opère une sérieuse transition vers la voiture 100% électrique où le « i » sera mis à l’avant-plan.

Il est à noter que l’actuelle génération sortante de la Série 5 ainsi que la nouvelle sont produites depuis le tout premier modèle 528 E12 (voir photo plus bas) dans l’usine de Dingolfing dans le sud-est de l’Allemagne. Ce plus grand site de fabrication pour BMW en Europe fêtera donc cette année ses 50 ans d’opération. Loin d’être désuet après tout ce temps, le constructeur de Munich en a fait son lieu stratégique pour le développement et la fabrication en interne des moteurs et batteries pour ses véhicules électriques.

Design un peu trop épuré

La génération actuelle de la BMW Série 5 ne fait pas tourner les têtes outre mesure. Elle affiche un style classique et sobre qui cache drôlement bien le potentiel mécanique de la voiture. Pour 2024, le remodelage esthétique conserve cette idéologie.

Les larges phares horizontaux connectés à la calandre de la dernière génération sont remplacés, pour la nouvelle mouture, par de plus petits blocs optiques profilés qui remontent le long des ailes en suivant la ligne du capot. Ce dernier comporte deux renflements alignés sur ces controversés nasaux qui s’agrandissent à chaque nouvelle génération. Ce changement de proportion entre les différents éléments à l’avant du véhicule le font paraître plus compact que le modèle actuel même si en fait on a inversement gagné de 32 mm en largeur.

Le problème ici est qu’on a l’effet contraire à l’arrière où les feux horizontaux plus étroits et à motifs DEL très linéaires donnent une impression de gros gabarit. Il se produit alors une étrange dichotomie où l’avant et l’arrière ne semblent pas appartenir à la même voiture. Quelques subtiles lignes au niveau de la ceinture de caisse ou qui remontent le long des portières tentent de relier le tout, mais disons que certains angles de vue sont plus flatteurs que d’autres.

Néanmoins, BMW a pris soin d’intégrer de nombreux petits détails qui ajoutent une touche de sportivité à la voiture. On note ici les accents noirs satinés au centre du bouclier avant et au niveau des entrées d’air de même que pour les bas de caisse et pour la partie inférieure du pare-chocs arrière. Cette variation de teinte s’agencera d’ailleurs très bien avec l’un ou l’autre des 13 coloris disponibles. On remarque aussi du coin de l’œil la présence du chiffre 5 embossé dans le prolongement du cadre des portes arrière.

De son côté, le modèle sportif de la gamme (i5 M60 électrique) hérite ici de plusieurs autres attentions spécifiques dont une « grille » de calandre noire avec bandes verticales, des rétroviseurs noirs, un diffuseur à l’arrière ainsi que des roues en alliage de 20 po (21 po en option). Pour ceux qui aiment aller au bout des options, en cochant l’ensemble M Sport Pro, la calandre devient noire monochrome avec un pourtour illuminé, on ajoute un becquet noir à l’arrière et les étriers de frein deviennent rouges.

Comme un jeu d’enfant

Tel que précisé plus haut, la nouvelle Série 5 a gagné en largeur, mais elle s’est également allongée de 87 mm et grandi en hauteur de 36 mm. Idem pour l’empattement qui gagne 20 mm en 2024. Les passagers (particulièrement à l’arrière) pourront alors profiter de plus de dégagement pour la tête et les jambes, mais devront laisser à la maison l’équivalent de 20 litres de bagages dans le coffre par rapport au modèle sortant. La version i5 électrique demande en plus un compromis de 30 litres en moins.

La Série 5 2024 voit ses sièges redessinés pour plus de confort. De série, on obtient une sellerie en similicuir Veganza appliqué également sur le tableau de bord, les portes et le volant. Du cuir véritable Merino est disponible en option dans des tons bicolores. Le groupe d’options M Sport présente quant à lui un mélange de similicuir Veganza et d’Alcantara avec accents bleu et rouge, pédales spécifiques et affichage intérieur unique. Un toit vitré fixe panoramique est aussi disponible en option en remplacement du toit ouvrant standard.

Cette nouvelle mouture de la Série 5 accueille maintenant un tout nouveau poste de pilotage directement en ligne avec la nouvelle tendance d’écrans géants. C’est donc sans surprise que l’on prend place devant un immense pavé courbé orienté vers le conducteur comprenant deux écrans de 12,3 po et 14,9 po. Ces écrans utilisent la toute dernière génération du système d’opération BMW avec un affichage amélioré et plus simple d’utilisation pour le commun des mortels avec un accès clair et rapides aux différents menus. Opérable, par la voix, de façon tactile ou encore simplement au moyen d’une molette sur la console centrale, il subsiste encore quelques boutons pour les fonctions de base. L’option de commande gestuelle est encore d’actualité, mais elle s’avère jusqu’à maintenant davantage un gadget pour épater la galerie qu’un réel moyen efficace d’accéder au résultat souhaité.

Pour ceux et celles qui aiment se sentir VIP dans leur voiture, la fonction My Modes permet de personnaliser et sauvegarder tout autant les réglages intérieurs du véhicule que l’affichage dans les écrans. De plus, offerte en option sur la version 530i et de série sur la i5, la barre d’interaction BMW est une longue bande illuminée (couleur personnalisable) qui s’étend de la planche de bord jusque dans les portières. Elle comprend une foule de contrôles tactiles et inclut entre autres la modulation du flux d’air sortant des subtiles, mais non moins efficaces buses de ventilation.

Sur la route, on profite d’une multitude d’aides à la conduite avancés dont certains sont assez inusités. D’abord, la nouvelle Série 5 est équipée d’un système de conduite semi-autonome sur autoroute pouvant être opérée jusqu’à une vitesse de 130km/h à la seule condition que les caméras intérieures détectent que notre regard soit porté vers l’avant. Si le conducteur de la voiture devant vous passe trop de temps à admirer le paysage, votre BMW vous suggérera d’effectuer un dépassement de façon autonome et vous n’aurez qu’à diriger votre regard dans le rétroviseur extérieur pour approuver la requête.

Le véhicule est également équipé d’une plate-forme de jeux vidéo intégré à l’écran central appelé Air Console. En scannant simplement le code QR affiché à l’écran à l’aide d’un ou de plusieurs téléphones intelligents, ceux-ci deviennent les manettes de jeu. De quoi s’occuper lorsque la voiture est stationnée par exemple durant une recharge pour la i5. Plusieurs jeux sont disponibles et l’offre sera de plus en plus variée avec le temps. Finalement, si vous avez à vous stationner dans un endroit plutôt exigu ou difficile d’accès, l’assistant au stationnement prendra le contrôle du véhicule pour vous faciliter la tâche. Il sera tout aussi serviable lorsque viendra le temps de quitter cet espace difficile d’accès avec l’assistant à la marche arrière qui garde en mémoire l’historique de mouvement du volant des 50 derniers mètres comme si on reculait le temps. Un vrai jeu d’enfant !

E = i + M

Pour le millésime 2023, BMW offre une pléthore de versions dans la Série 5 actuelle. On débute avec un moteur 4 cylindres turbocompressé de 2 litres auquel on peut ajouter un moteur électrique pour en faire un hybride branchable. Pour plus de dynamisme, le fameux 6 cylindres en ligne turbocompressé équipe la version 540i xDrive. Si on ajoute la lettre M (M550i ou M5), c’est un V8 qui se charge de mouvoir avec verve cette berline.

Or, avec la nouvelle génération, on débute avec un menu simplifié de façon drastique où deux choix s’offrent à l’acheteur : une version à essence équipée du moulin à 4 cylindres turbo avec hybridation légère (530i xDrive) ou la totale en 100% électrique (i5 M60 xDrive). Cette approche de dualité assez franche entre les versions montre que cette nouvelle mouture du modèle pourrait correspondre au chant du cygne pour la motorisation à essence.

Toutefois, BMW nous annonce que le moteur de 2 litres turbo qui équipe la version 530i xDrive est de nouvelle génération. Il fonctionne dorénavant avec un cycle de type Miller qui limite le temps d’ouverture des valves d’admission pour en améliorer l’efficacité. Les conduites d’entrée et les chambres de combustion ont été redessinées et on embarque la plus récente mise au point du système Valvetronic. Il en résulte une augmentation de la puissance qui atteint 255 chevaux bon pour un 0-100 km/h en 6,1 sec. Le tout est géré par une transmission automatique Steptronic à 8 rapports.

Pour ce qui est du modèle 100% électrique, il se nomme i5 M60 xDrive. Dorénavant, avec la nouvelle nomenclature BMW, le i placé devant veut dire que c’est un véhicule électrique. Pour cette seule version haute gamme offerte, on ajoute aussi le M qui traduit la nature très sportive de ce bolide carburant aux électrons. Deux moteurs (dont les rotors ne contiennent aucuns métaux rares) se chargent de propulser le véhicule pour profiter d’un rouage intégral. L’ensemble de cette mécanique produit un grand total de 590 chevaux et 586 lb-pi de couple. L’activation du mode Boost permet même d’aller chercher 15 chevaux supplémentaires et promet un 0-100 km/h en 3,8 secondes. Le tout est accompagné d’une sonorité « artificielle » améliorée.

D’un point de vue plus pragmatique, malgré la tendance de l’industrie à viser les hauts sommets d’autonomie, BMW a choisi de limiter la taille de la batterie Li-Ion dans le but de conserver l’ADN sportif du véhicule tout en réduisant son impact sur l’espace intérieur. Il en ressort une autonomie totale limitée à 412 km selon l’EPA pour une capacité utilisable de 81,2 kWh. Toutefois, cette batterie est thermorégulée (utilisant entre autres la chaleur des moteurs électriques) et se préconditionne d’elle-même à l’approche d’une borne de recharge à l’aide du système de navigation. Les vitesses de recharge sont également intéressantes avec jusqu’à 9,6 kW sur une borne de niveau 2 (résidentielle, par exemple) et jusqu’à 205 kW sur une borne rapide. Alors que ces valeurs sont souvent de brefs pics de vitesse pour plusieurs véhicules dans l’industrie, un module intégré au système de recharge s’occupe ici de limiter les grandes variations durant le plein d’électrons pour éviter l’effet d’escalier.

En conduite, la distribution du poids à presque 50-50 sur les trains roulants ainsi qu’une augmentation de la rigidité du châssis promet un comportement routier amélioré. Le modèle électrique i5 est équipé des suspensions adaptatives M et embarque même une technologie d’amortisseurs additionnels qui viennent compenser les vibrations produites en roulant sur les routes plus cahoteuses comme celles du Québec. À cela s’ajoute le système Integral Active Steering qui permet aux roues arrière une rotation allant jusqu’à 2,5 degrés pour faciliter les manœuvres à basse vitesse et améliorer la conduite à plus haute vitesse.

Pas de M5 à l’horizon*

Pour sa première année de commercialisation, seules deux versions seront offertes : la 530i xDrive et la i5 M60 xDrive. Disponibles vers le mois d’octobre 2023, elles se détaillent respectivement à 70 500$ et 95 000$. C’est donc un bond de près de 6000$ pour le modèle d’entrée de gamme qui toutefois se présente avec un équipement standard drôlement plus étoffé que précédemment.

Toutefois, dès 2024, deux nouvelles versions hybrides branchables seront ajoutées de même qu’une i5 « régulière ». Un modèle 530i sans la traction intégrale ainsi que la 540i xDrive à moteur 6 cylindres avec hybridation légère semblent disponibles au sud de la frontière, mais rien n’est encore officiel au moment d’écrire ces lignes quant à leur venue au Canada. Pour ce qui est de la M5 Competition, c’est silence radio. Il faut croire que pour le futur, l’« essence » de la marque est en grande transition vers l’électrique…

*Note post-publication : Selon certains médias, une nouvelle génération de M5 de type hybride rechargable serait dans les cartons pour 2024. Or, aucune information officielle de la part du constructeur lui-même n'a été mise au jour jusqu'à maintenant. Nous vous tiendrons informé...

Source : BMW Canada