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Photo du rédacteurDave-Alexandre Savoie

Essai du Volkswagen Atlas Cross Sport Execline R-Line 2022: Emballage allemand, format américain.

J’ai pu tester sur plusieurs milliers de kilomètres: (en ville, sur la route, sur des trajets de 5-6 heures sans arrêter, sur le plat et en route montagneuse) la variante Cross Sport du Atlas introduite en 2020. Ce VUS issu de la plateforme MQB assemblé à Chattanooga au Tennessee est la vision de Volkswagen pour concurrencer les Ford Edge, Jeep Grand Cherokee, Honda Passeport et Hyundai Santa Fe de ce monde. Est-il en mesure de faire face à ce marché très fort au Québec?


Un design costaud qui traversera bien les années


Premièrement, parlons de l’allure du spécimen. J’avoue que je n’étais pas convaincu ni enthousiaste de son allure trapue et raccourcie par rapport au modèle Atlas régulier. Mais à force de le côtoyer, j’ai commencé à le trouver de plus en plus beau. La ligne de toit m’apparaissait d’abord étrange et mal proportionnée surtout à l’arrière. (C’est un VUS coupé, la ligne de ce type de véhicule n’est généralement pas élégante ni harmonieuse à mon goût.) La partie avant avec l’énorme capot plat et large qui est accentuée par les ailes proéminentes rejoignent une ceinture de caisse haute. L'ensemble contribue au caractère fort et imposant du véhicule. C’est assurément un point positif pour cette catégorie, toujours à la conquête de l’effet de domination de la route. J’aime bien la couleur Gris pur. Cette dernière a la particularité de changer au gré de l'éclairage extérieur. Elle donne le juste équilibre entre les éléments décoratifs noir lustré, les contours d’aile noir mat et les accents de chrome. La grille est étagée en 3 lignes de chrome qui se poursuivent dans les phares à fond fumé. Ceux-ci sont classiques mais jolis et les "L" inversés en DEL sont très beaux la nuit. Notons au passage que les phares sont adaptatifs, entièrement automatiques et d’une efficacité sans faille. L’ensemble est cohérent, intemporel.


Les magnifiques roues à façade machinée et graphite, surdimensionnées de 21 pouces de série sur le modèle Execline sont bien adaptées pour le gabarit costaud du Cross Sport. Notez au passage que les pneumatiques ne seront pas abordables au moment de les renouveler. (Quelques 2000$ pour l'ensemble) Les roues des modèles moins équipés sont trop petites à mon avis, ce qui accentue le design disproportionné du véhicule. La partie arrière est plutôt ordinaire. Les faux embouts d’échappement de chrome intégrés dans le bas du pare-chocs sont complètement ratés. Cet élément mériterait carrément d’être enlevé, car il ne trompe personne en plus d’être bon marché. Certains ont critiqué le fait que l’attache remorque soit apparent, mais je préfère pour ma part que ce soit ainsi plutôt que de voir une plaque mal intégrée qui finira par être perdue sur la route ou dans le fond du garage de toute façon…


L’assemblage est dans la norme, la peinture semble de bonne qualité, mais j’ai par contre remarqué que les appliques de plastique sur les piliers B des portes ont tendance à grincer lorsque manipulées. On les entend parfois aussi en roulant par temps froids.

Un intérieur sobre, fonctionnel, confortable et spacieux


À l’intérieur, une fois les lourdes portes de coffre-fort typiques à Volkswagen refermées, on retrouve un environnement sobre mais pratique. Tout est noir, incluant la voute de toit, avec quelques accents de gris foncé, de fibre de carbone et d’aluminium. L’habitacle est très spacieux pour les 5 personnes qui y prennent place tout en demeurant enveloppant pour les passagers avant. Les espaces de rangement sont généreux et bien disposés. L’espace de chargement n’y fait pas exception.


L’assemblage est correct, la qualité des matériaux est en dessous de ce qui a été proposé auparavant chez Volkswagen, mais à première vue, la texture et le rendu ne semblent pas trop bon marché. C’est en s’attardant qu’on remarque quelques plastiques durs qui semblent s'égratigner facilement. Il est certain que le niveau de luxe est plutôt décevant pour un véhicule de ce prix. Les sièges sont confortables et l'assise est longue, mais manque un peu de support latéral à mon gout. La position de conduite est haute sans compromettre l’accès à bord. Le volant, pas trop gros ni trop petit, se prend bien en main. Son positionnement légèrement en angle ne fera par contre pas l’unanimité. L’appuie-bras est large mais aurait gagné à être ajustable en hauteur comme dans les précédents produits Volkswagen. La sellerie de cuir perforé noir et gris est de qualité acceptable et les surpiqures contrastantes gris clair rehaussent le tout sans effet surchargé. Il va sans dire que l'intérieur de l'Atlas Cross Sport est fortement inspiré de ce qu'a proposé Volkswagen depuis des décennies.


L’équipement est plutôt de base considérant le prix et que c’est le modèle le plus équipé : il n’y a pas de sièges ventilés, pas d’affichage tête haute, entre autres. Par contre, le Cross Sport est équipé de sièges (avant et arrière) et volant chauffants, climatisation automatique 2 zones, pare-brise chauffant, toit ouvrant panoramique (qui est particulièrement silencieux même complètement ouvert). Les commodités dont l'intégration Apple Carplay, la chaine audio Fender, le GPS, l'instrumentation numérique et les clés intelligentes avec fonction de mémoire des sièges rendront les escapades à bords de ce Volkswagen agréable au quotidien. Les rétroviseurs repliables, hayon électrique, essuie-glaces avec capteur de pluie, régulateur de vitesse adaptatif, reconnaissance de panneaux de signalisation, assistance de conduite Travel Assist, caméras 360 degrés avec capteurs de stationnement sont des éléments qui faciliteront son utilisation sur la route. C’est suffisant pour ma part, mais encore une fois, considérant le prix du véhicule, certains pourraient être déçus par rapport à l'offre des principaux concurrents…



Les commandes sont disposées de manière très typiques à la Volkswagen. Les fans de la marque ne seront pas déstabilisés, surtout considérant que la majorité des boutons sont les mêmes dans l’ensemble de la gamme! Le système de son Fender fait un bon boulot.


L’instrumentation digitale est un peu de base mais très claire. Je déplore l’impossibilité d’avoir l’écran du GPS à la fois dans l’instrumentation et dans l’écran central. C’est soit un, soit l’autre. Bizarre! Il faut aussi faire 2 manipulations pour accéder à la carte dans l’écran central. Par défaut, le système nous amène à un menu inutile sur toutes les destinations qui ont été entrées depuis le début. La carte directement SVP! Malheureusement, Volkswagen a atteint la limite de ce qui pouvait être intégré dans ce système qui date de 2015 et ça parait! Si le tout était ordonné et logique dans les premiers modèles de la plateforme MQB, on s’y perd carrément désormais avec les fonctionnalités assurément ajoutées à la va-vite! Un autre bon exemple de la mauvaise intégration: lorsqu’on utilise le régulateur de vitesse, le kilométrage ne s’affiche plus. L’espace est pourtant disponible partout dans l’écran d’instrumentation pour afficher les 2 informations. Ce sera apparemment corrigé pour la refonte de 2024.



Des prestations routières alliant confort et stabilité

Une fois habitué aux différentes manipulations de ce système que je juge désuet, on peut quand même apprécier le confort du véhicule, qui est à mon avis un des points forts. J’avais des appréhensions par rapport aux énormes roues, mais il s’avère que le Cross Sport est tout de même confortable. On sent un peu les imperfections de la route, sans plus. La direction est vive mais peu communicative. La suspension absorbe bien les bosses. Il est étrange de conduire un véhicule au châssis aussi rigide, avec une suspension molle mais qui ne tangue absolument jamais en virage. Volkswagen a fait un travail exemplaire pour donner d’excellentes capacités routières à son Atlas Cross Sport. Il est possible d’enfiler rapidement les virages sans que l’Atlas n’ait la moindre hésitation. C’est plutôt surprenant venant d’un VUS aussi gros.


Le gabarit extérieur du Cross Sport a son effet à l’intérieur. Le grand capot plat, la ceinture de caisse haute et la ligne de toit du VUS coupé qui diminue la hauteur de la fenestration donnent l’impression de conduire un camion militaire. C’est par contre moins pratique pour la visibilité: donc la caméra 360 degrés et les capteurs de stationnement sont des atouts majeurs ici. Une fois habitué, l'Atlas se faufile bien en ville et dans les endroits plus exigus. Il brille cependant plus sur l’autoroute qui est son terrain de jeu favori.


J’ai pu apprécier les différents systèmes qu’offre le Cross Sport : régulateur adaptatif et assistance de conduite Travel Assist. Ces deux systèmes combinés fonctionnent à merveille. Le régulateur garde une distance juste avec le véhicule qui est devant et l’assistant de conduite garde le véhicule entre les lignes. Ce dernier a très rarement fait défaut. Il s’est avéré fiable, constant et très fluide en toutes situations même sous la pluie. Il est aussi moins sournois en cas désactivation subite due à une erreur de lecture des lignes au sol. Le tout se fait en douceur. Le système donne le temps au conducteur de réagir au lieu de l’abandonner immédiatement à son sort, ce qui devrait être la norme, mais qui ne l’est pas chez d’autres constructeurs.



Une motorisation adéquate, mais un peu juste Mes différents parcours m’ont permis de tester la motorisation du Atlas Cross Sport de fond en comble: En ville, sur l’autoroute, mais particulièrement ma route de prédilection pour « torturer » un véhicule : Le Parc des Laurentides! Ce trajet m’a permis d’apprécier les qualités routières du VUS de Volkswagen, mais aussi de constater le manque de puissance qui le hante par moments. Si la sonorité du moteur VR6 est enivrante, on reste toutefois sur son appétit au niveau des accélérations et tout particulièrement des reprises. -Soyons clairs, c’est suffisant.- Mais, ce n’est pas exaltant! Le moteur de base est le 4 cylindres 2.0L turbocompressé, bien connu chez Volkswagen, tandis que le moteur optionnel qui équipe la version essayée est le 6 cylindres VR6 3.6L. Les accélérations sont linéaires et tout en douceur. La transmission fait ses changements de rapport de manière fluide la plupart du temps, mais est parfois hésitante à basse vitesse. J’ai noté un certain délai dans la pédale d’accélérateur, ce qui demande une adaptation. Malheureusement, ce moteur manque de couple à bas régime et semble détester monter en tours/minute ce qui est plutôt frustrant et embêtant. Il faut dire qu’historiquement ce moteur s’abreuvait d’essence suprême dans ses versions de performance, alors qu'il roule maintenant à l’ordinaire. Ceci explique probablement cela.


Je ne peux par contre que féliciter Volkswagen au niveau de l’économie de carburant, j’ai toujours obtenu des cotes records même avec les pneus d’hiver : 9,8L/100km dans le Parc des Laurentides pour mes 2 trajets sans faire attention. (Volkswagen annonce 10,0L/100km).

« Alors, finalement? » C’est un véhicule qui gagne à être connu et à être conduit. La présentation intérieure n’est assurément pas aussi pimpante que ses compétiteurs, (surtout coréens), mais l’Atlas Cross Sport a de très belles qualités pour séduire ceux qui vont rouler beaucoup au quotidien. C’est un VUS agile, confortable, polyvalent et beaucoup plus amusant à conduire que ses compétiteurs. On le sent solide et bien ancré sur la route. Des atouts considérables pour un véhicule familial. Le prix du modèle essayé : 60 560$ avant taxes. Ce n’est quand même pas donné! Malgré que l'Atlas Cross Sport ne soit pas parfait, j'aurai assurément un certain regret de remettre les clés dans quelques jours.



Données*: Prix du modèle à l'essai: 60 560$

Capacité de remorquage: 5 000lbs

Consommation d'essence (ordinaire):

Ville/Mixte/Route 13.1L/100km / 11.7L/100km / 10.0L/100km Puissance/Couple (Moteur FSI 3.6L) 276 ch / 266 lb-pi

Transmission 8 rapports, Traction intégrale 4Motion

*Courtoisie de Volkswagen Canada

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