Mettre en marché aujourd’hui un véhicule utilitaire sport est généralement profitable pour un constructeur automobile. C’est ce qu’a compris Buick il y a près de 25 ans en lançant son premier multisegment intermédiaire : le Rendez-vous. Alors que jadis, son positionnement sur le marché était plutôt vague, le lancement en 2007 de son successeur l’Enclave, désormais plus raffiné et vanté par un certain golfeur de renom, ira le placer dans le segment hyper concurrentiel des VUS intermédiaires de luxe.
C’est aujourd’hui à plus de 20 modèles de véhicules que doit se mesurer le Buick Enclave dans cette catégorie hautement disputée, du moins théoriquement. Car pour des échelles de prix allant du simple au double, nul doute qu’on ne compare pas toujours des pommes avec des pommes ! Donc, en pratique, l’Enclave continue de rouler sa bosse dans une classe à part…
SOBRE ET ÉLÉGANT
L’approche stylistique de Buick avec son Enclave n’est clairement pas dans le tape-à-l’œil. Quoiqu’avec son rafraichissement extérieur pour l’année 2022, il est devenu un peu plus affirmé. Le coup de crayon est particulièrement réussi pour la face avant avec ses minces feux de jour à DEL qui s’étirent le long du capot. Les feux de route font aussi désormais partie intégrante du bloc optique inférieur où leur position permet un éclairage très net de la route le soir venu sans trop éblouir les autres automobilistes.
La version ST (Sport Tourisme) à l’essai arborait une calandre noire grillagée du plus bel effet assortie de roues de 20 po (18 po de série) noires satinées pour un style plus sportif, si on peut utiliser ce terme. Pour un aspect plus chic, la version Avenir propose une calandre distinctive, des roues de 20 po au fini nickel nacré et surtout des feux de route à DEL améliorés.
L’arrière, bien qu’également revu pour l’année-modèle 2022, reste plutôt simpliste, sans touche particulière pour le démarquer si ce n’est que de ses deux larges pourtours d’échappement en métal. Son style ne choquera personne, même si encore ici, le choix du modèle Avenir, tout en haut de la gamme troque les feux réguliers par des optiques blancs, les fameux clear lights dans le jargon.
Somme toute, la ligne du véhicule reste élégante et assez homogène et les diverses insertions de chrome soulignent sa vocation de multisegment de luxe. C’est d’autant plus vrai pour le modèle à l’essai de couleur Ébène crépuscule métallique (noir pour les intimes) qui lui donne des airs de voiture de dignitaires.
SPACIEUX ET CONFORTABLE
À bord de l’Enclave, le design de la planche de bord rappelle le style extérieur du véhicule avec une structure tout en courbes. On y intègre parfaitement l’ensemble des contrôles à bord, notamment l’écran central de 8 po qui, à défaut d’être plus grand (comme le veut la tendance actuelle), ne trône pas comme une tablette électronique au sommet du tableau de bord. Les matériaux utilisés, quant à eux, font honneur au statut premium du véhicule alors que les seuls plastiques durs se retrouvent à la hauteur des jambes ou à la 3e rangée. L’Enclave ST 2024 à l’essai avait son intérieur de diverses teintes de gris et noir. Même si ces coloris n’éveillent en nous aucune passion, les appliqués lustrés gris à motifs et les inserts chromés viennent égayer l’ensemble et donner un style chic. Il est aussi possible d’opter pour un intérieur beige et noir.
Évidemment, le confort des sièges est une des grandes qualités de cet habitacle. On y trouve facilement une bonne position de conduite grâce aux différents réglages et au volant avec ajustement dans les 2 axes. En montant dans la gamme, on peut aussi bénéficier de sièges ventilés et avec fonction de massage. Toutefois, le support latéral est assez minimal même s’il est plutôt facultatif pour une conduite tout en douceur. À la deuxième rangée, on est tout aussi confortable avec amplement d’espace pour la tête et les pieds. Quant à la dernière rangée, on y accède sans trop de culbutes et l’espace y est adéquat sauf pour la tête vers l’arrière où la ligne de toit vient réduire le dégagement. Le confort des sièges est un peu moins douillet pour les longs trajets cependant.
En revanche tous les passagers bénéficient d’un confort thermique grâce à la présence de buses de ventilation au plafond jusqu’à l’arrière. Le modèle essayé comportait également un toit ouvrant panoramique à l’avant ainsi qu’un panneau vitré fixe à la 2e rangée pour un grand apport lumineux dans l’habitacle.
L’Enclave est donc très spacieux et éclairé, mais comporte également de nombreux espaces de rangement bien placés et bien pensés dont celui sous la console centrale qui est même éclairé le soir venu. On note aussi la présence de ports USB pour tous les occupants (même en 3e rangée) ainsi qu’une prise 120V en 2e rangée.
En ouvrant le hayon en passant simplement le pied au niveau du logo Buick qui s’illumine au sol, on y découvre l’un des plus grands espaces de chargement de la catégorie assorti de nombreux dispositifs de fixation bien placés. C’est en rabattant les sièges des 2e et 3e rangées (de façon assistée à partir de la version Haut de gamme) que l’on bénéficie d’un plancher plat, mais surtout de 2758L de volume de chargement soit le plus grand espace du segment des VUS intermédiaires de luxe.
Au niveau technologie, le multisegment est équipé de la recharge sans fil ainsi que d’une connexion internet wi-fi embarquée. Le système de navigation est compatible avec Android Auto et Apple CarPlay. Bien que simple et efficace à l’utilisation, ce système, contrôlé au moyen d’un écran de 8 po trahit son âge avec une présentation assez basique tant dans les menus qu’au moment d’utiliser la navigation. L’Enclave mis à l’essai avait néanmoins en option un système de son Bose à 10 haut-parleurs plutôt agréable à l’oreille. On est donc prêt pour partir en voyage en tout confort au son de notre musique favorite!
DOUX ET PRÉVISIBLE
D’abord, mettons les choses au clair. On ne prend pas le volant de l’Enclave en souhaitant vivre une expérience de conduite haute en sensations. Disons simplement que les 310 chevaux de son moteur V6 de 3,6L sont suffisants, mais aspirent à plus de classe que de casse ! Néanmoins, malgré le gabarit du véhicule, son comportement routier est sain et prévisible. L’accélération est douce et graduelle, mais sa bonne réserve de puissance peut être exploitée en y mettant un peu de volonté sur la pédale des gaz au prix d’une sonorité un peu moins douce à l’oreille. En virage, la direction est suffisamment communicative et les mouvements de caisse sont bien gérés avec une bonne stabilité. Finalement, le freinage est tout autant bien maîtrisé et stable avec une pédale progressive et facile à moduler.
La conduite du Buick Enclave est donc très axée sur le confort et le silence de roulement et ce même sur chaussée altérée. La transmission à 9 rapports fait très bien le boulot, du moins assurément mieux que vous ne pourriez le faire à l’aide des palettes de changement de rapports derrière le volant, curieux anachronisme pour ce genre de véhicule. Fait à noter également que le système quatre roues motrices doit être engagé manuellement au moyen d’un bouton au tableau de bord alors qu’autrement, le véhicule demeure en mode traction avant ce qui est important à savoir en conditions difficiles.
Derrière le volant, la visibilité est excellente à l’avant et sur les côtés, mais moins bonne vers l’arrière en raison de la ligne du véhicule ainsi que la lunette arrière de taille réduite. Toutefois, l’image de la caméra de recul est très nette et facilite grandement les manœuvres délicates. Les versions Haut de gamme et Avenir offrent même cette image dans le rétroviseur central. L’accès aux diverses fonctions de la voiture en conduite est facilité par l’absence de levier de transmission remplacé ici par des boutons à pousser ou tirer auxquels on s’habitue assez rapidement.
Pour l’aspect sécurité, l’Enclave 2024 est équipé entre autres d’un système de freinage automatique avec détection de piétons et de circulation transversale de même qu’un affichage tête haute (en option). On profite également de feux de route à atténuation automatique ainsi que d’essuies-glace capteurs de pluie (de série dans la version Avenir). Le multisegment est aussi équipé d’un système d’assistance au maintien de voie, mais qui atteint rapidement ses limites en courbes peu prononcées. Le terme « assistance » prend ici tout son sens.
Au niveau du remorquage, le plus grand des Buick peut tirer ce qui n’entre pas à l’intérieur jusqu’à concurrence de 2268 kg (ou 5000 lb), facilité par le groupe remorquage offert en option, ce qui le place dans la moyenne de la catégorie. Ceci aura toutefois un impact sur sa consommation d’essence qui est plutôt élevée, même à vide. Alors que le constructeur annonce 9,6 L/100km sur route et 13,8 L/100km en milieu urbain, nous avons pu faire légèrement mieux avec respectivement 9,5 et 13,6 L/100km.
REGARD VERS L’AVENIR
L’Enclave est actuellement en fin de cycle alors que sa dernière refonte majeure remonte à 2018. Les Chevrolet Traverse et GMC Acadia de nouvelle génération (partageant la même plate-forme) ayant été dévoilés récemment, on peut deviner que l’Enclave subira bientôt une cure de jeunesse tant esthétique que mécanique. On peut s’attendre notamment à voir son moteur V6 remplacé par nouveau bloc à 4 cylindres turbocompressé.
Sinon, pour le moment, la génération actuelle nous offre une valeur intéressante compte tenu du prix étant le plus bas de la catégorie. En effet, la version de base Essence à l’essai coûte, sans options, 53 798$. En y incluant les divers ajouts dont le groupe ST et l’ensemble d’équipements 1SL, la facture du modèle à l’essai est de 61 643$.
En conclusion, en gardant en tête que le Buick Enclave se situe dans une catégorie à part et ne cherche pas réellement à faire concurrence au trio allemand par exemple, il demeure une option intéressante pour qui recherche une conduite feutrée et sereine. Sa qualité d’assemblage et sa simplicité d’utilisation en font un véhicule facile à prendre en main et sans tracas.
Photos : Tommy Coulombe
Données et informations : Buick Canada
Merci à St-Georges GM pour le prêt du véhicule.
コメント