Lincoln Aviator 2025 : un avion de ligne
- Charles Major Legault
- il y a 21 heures
- 6 min de lecture
En 2018, pour le millésime 2019, Lincoln lançait le Lincoln Aviator, un VUS de luxe intermédiaire à 3 rangées basé sur le Ford Explorer. Lincoln, pour la énième fois, annonçait la renaissance de la marque à travers ce modèle. Six ans plus tard, nous sommes en mesure de dire que l’Aviator n’a pas ramené Lincoln à la vie, mais a tout de même su trouver sa place.

Optez pour le noir
L’extérieur de l’Aviator est réussi. La ligne vieillit très bien et le véhicule ne montre pas une ride, surtout avec l’ensemble décor Jet qui vient éliminer tous les éléments chromés du véhicule en faveur du noir, une option à 4000 $. L’avant, comme le nez d’un avion, est tout en rondeur donnant l’impression que le véhicule est beaucoup plus gros qu’il ne l’est. Le capot est simple et plonge vers l’énorme calandre, dont seulement une partie est vraiment fonctionnelle. Les phares sont jolis et bien intégrés et le pare-choc affiche de jolies courbes.

Sur le côté, on ne peut cacher la ligne latérale du Ford Explorer, véhicule sur lequel il est basé. Nous avons toujours la fenestration qui rétrécit en se dirigeant vers l’arrière du véhicule, dynamisant le profil. Le design des portes et des ailes est tout en rondeur, adoucissant la ligne, mais donnant un effet de corpulence au véhicule.

On trouve aussi une fausse trappe d’air sur laquelle est écrit « Aviator » dans l’aile avant, une adhésion réussie.

L’arrière est très carré. On trouve un petit becquet dans lequel se cache l’essuie-glace arrière, une intégration exemplaire. On trouve également une bande de lumière arrière qui part d’un côté à l’autre du véhicule.

Le pare-choc quant à lui se fait discret et on trouve quatre grosses sorties d’échappement, donnant un peu de sportivité à l’arrière de l’Aviator.

Un intérieur d’avion de ligne
L’intérieur de l’Aviator me fait penser à un avion de ligne. On trouve trois « classes » à bord. La première classe se trouve où vous pensez, à l’avant. On y trouve du cuir, du bois et de l’aluminium. Bref, une présentation aussi agréable qu’à voir qu’au toucher. Attention ! Dès qu’il s’agit d’une surface que l’on ne touchera pas, on retrouve plutôt des plastiques durs. Comme par exemple, la partie de la planche de bord qui longe le pare-brise.

Les sièges sont fermes mais exemplaires en termes d’ajustement. Ils sont en fait un assemblage de plusieurs coussins ajustables à volonté. Bref, on peut ajuster le siège comme on le veut. De plus, ils sont chauffants, refroidissants et massants, mais on a plus l’impression de se faire flatter le dos que de recevoir un massage digne d’un massothérapeute; il manque de rigueur.

Côté tableau de bord et écran central, on retrouve un système Ford. Il y a beaucoup de menus, mais on finit par s’y retrouver et toutes les fonctions du véhicule sont paramétrables, ce qui est très apprécié. Il y a même une fonction « feu de foyer » pour réchauffer le cœur des occupants. Le système de son de 28 haut-parleurs joue très bien, mais je m’attendais à mieux vu le nombre d’enceintes.
La deuxième rangée est la classe affaire. On trouve des sièges capitaines très confortables, mais pas autant qu’à l’avant et avec moins d’ajustements. Ils sont chauffants et refroidissants, mais pas massants. On trouve également un petit écran tactile de 5,8 pouces pour ajuster la température pour chaque occupant ainsi que des prises USB-C pour recharger des appareils. Notre véhicule à l’essai disposait également une console centrale entre les deux sièges qui sert de table et d’espace de rangement, une option à 750 $. Niveau finition, on recule un peu. Certains matériaux exotiques sont moins présents au profit de plastique de bonne qualité.

La troisième rangée est la classe économique. La banquette est en cuir non ajustable et très dure. Côté matériaux, rien d’exotique, que du plastique dur, un choix décevant vu le prix. On trouve par contre une prise USB-C pour charger des appareils. Niveau espace, seulement les enfants y seront confortables.
Côté espace cargo, on retrouve encore une fois des plastiques très durs qui risquent d’émettre des bruits de craquement avec le temps. Avec la troisième rangée en place, on retrouve un volume de 544 L d’espace cargo, ce qui est excellent. Pour abaisser la troisième rangée, vous avez deux options. Vous pouvez vous étirer un peu le bras et tirer sur le loquet en cuir ou appuyer sur les deux boutons pour abaisser électroniquement la troisième rangée. La raison pour laquelle j’en parle, c’est que nous pouvons baisser la troisième rangée, à proximité de nous à l’aide de ces boutons, mais pas la deuxième… un choix discutable. Une fois abaissée, on dispose d’un volume de 1209 L, un espace très généreux. Pour baisser la deuxième rangée, il faut aller à l’avant et atteindre cette dernière. Une fois abaissée, vous disposez de 2226 L d’espace cargo, d’excellents chiffres.

Une mécanique d’autoroute
Par le passé, le Lincoln Aviator offrait une mécanique hybride rechargeable, mais elle a été discontinuée pour le millésime 2024. Désormais, il n’y a qu’un seul moteur offert, un moteur V6 de 3,0 L biturbo EcoBoost. Produisant 400 chevaux et 415 lb-pi de couple, il est capable d’amener notre avion de ligne de 0 à 100 km/h en environ 6 secondes. Il est jumelé à une boîte automatique à 10 rapports, ce qui permet à l’Aviator de remorquer jusqu’à 5000 lb. Niveau consommation, c’est très variable. J’ai obtenu une consommation de 8,2 L/100 km lorsque la vitesse de croisière est atteinte sur l’autoroute, un excellent résultat. En ville par contre, c’est une toute autre histoire. Avec son poids de 2234 kg à sec, les turbos sont rapidement sollicités et j’ai obtenu une consommation de 17,1 L/100 km pour une moyenne combinée de 14,1 L/100 km au cours de ma semaine. Heureusement que l’Aviator peut supporter l’essence ordinaire, contrairement à ses confrères aériens.

Une conduite sans turbulence ni acrobatie
Au volant de l’Aviator, le calme règne. Nous sommes bien isolés de la route et des bruits extérieurs, à l’exception du moteur qui s’exprime un peu plus que la moyenne de la catégorie. La suspension pneumatique détecte les bosses et lève la roue pour diminuer les impacts sur la route, rendant la conduite très douce, même avec 6 adultes à bord. J’ai pu également conduire brièvement une version sans suspension pneumatique et le véhicule demeure extrêmement confortable. Quant au mode de conduite « Excite » (sport) offert avec la suspension pneumatique, oubliez la sportivité, il n’y a aucun dynamisme dans ce véhicule. La direction manque légèrement de précision et le roulis est très présent lorsque l’on pousse un peu le véhicule en virage. Bref, nous sommes vraiment plus en territoire de 747 que de CF-18. Le moteur et la transmission travaillent à merveille et offrent une belle souplesse dans toutes les situations. La visibilité est bonne et l’agilité du véhicule est correcte sans plus.Il existe des véhicules plus nerveux chez la compétition.

Quant aux aides à la conduite, le véhicule est équipé du système Blue Cruise de Ford, la conduite autonome mains libres sur l’autoroute. Le système fonctionne à merveille, car il maintient le véhicule dans sa voie et exécute les changements de voie à votre commandement, un peu comme l’autopilote d’un avion de ligne. Le seul problème que j’ai rencontré avec ce système est que le véhicule regarde vos yeux et si vous quittez les yeux de la route plus de 5 secondes, le véhicule coupe le son de votre musique et vous demande de vous concentrer sur la route. Dans mon cas, j’avais l’impression qu’il ne voyait pas mes yeux et me criait constamment après, problème que mes confrères n’ont pas eu. Bref, mon Aviator devait me trouver laid.

Un prix de première classe
Le Lincoln Aviator débute à un peu plus de 78 000 $, un prix qui semble intéressant à priori. Ceci étant dit, l’Aviator a de nombreuses options qui font grimper son prix rapidement. Notre modèle d’essai était tout équipé et son prix dépassait les 98 000 $, un prix comparable à ses homologues allemands. Quant à ses compétiteurs américains, japonais et même coréens, ils sont tous, à équipement égal, moins chers que l’Aviator.
L’Aviator est un bon véhicule qui sait tirer son épingle du jeu. Il n’a pas la fougue de ses rivaux allemands ni la finition de ses compétiteurs tels que le Lexus TX et le Genesis GV80. Il demeure tout de même intéressant, mais il faut faire attention aux options et considérer un bon budget pour le carburant.
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