Maserati a toujours été synonyme d’un certain prestige, mais aussi d’une riche histoire. La gamme était assez vieillissante, sans produit pour charmer la clientèle à la recherche d’un VUS compact de luxe tel qu'un Porsche Macan avec un prix sous la barre des 100 000 $. C’est en 2023, avec l’arrivée du Grecale, que l’ouverture du marché s’est fait.
La présentation extérieure du Grecale ne trahit pas la marque. On reconnaît les traits Maserati avec son immense calandre emblématique caractérisée par des lignes à la verticales, mais aussi par le logo Maserati qui attire l’attention. Au bas du parechoc, aux extrémités, on aperçoit de fausses prises d’aération qui lui donnent un style plus sportif. Le langage esthétique de la marque est bien présent avec ses ailes bombées et ses phares avants petits et étroits.
Sur le côté, hormis sa carrosserie assez ronde, on remarque que l’arrière est assez plongeant, sans pourtant nuire à l’espace intérieur. Sur les ailes avant, on continue les rappels à la multitude de modèles passés et présents de la marque par la présence de trois prises d’aération. On retrouve aussi un logo sur le pilier C, qui est placé à cet endroit dans la plupart des produits Maserati. Le Grecale est dépourvu de poignée de porte, mais on trouve des boutons poussoirs dans la portière permettant d’ouvrir la porte, mais aussi de garder un style simple, que j’aime beaucoup. La version d’entrée de gamme que j’ai essayée, la GT, est équipée de jantes de 19 pouces. Bien que celles-ci ne soient certainement pas les plus belles du catalogue, les jantes Pegaso de 21 pouces, en option sur la version tout équipée, sont magnifiques.
La carrosserie arrière du Maserati Grecale lui donne un style massif et bombé, que j’aime particulièrement. À cela vient se joindre l’inscription «Maserati», ainsi qu’une ligne d’aluminium brossé qui se termine à l’intérieur des feux arrière, lui donnant un style premium. Au bas du parechoc, le diffuseur noir vient se marier avec le noir autour de la lunette arrière. On aperçoit aussi les 4 embouts du système d’échappement desquels provient une sonorité mécanique fort intéressante, bien que la version GT soit équipée d’un moteur 4 cylindres.
En parlant de motorisation, deux choix, mais pas au même prix!
Le Maserati offre sous le capot deux choix de motorisation. Celui qui se retrouve dans deux des trois versions est un moteur 4 cylindres de 2 litres turbocompressé qui, dans le cas de la version GT, produit 296 chevaux et, pour une version Modena, obtient 29 chevaux supplémentaires (soit 325 chevaux), ce qui lui permet de clore le 0-100 km/h en 5,3 secondes. La version Trofeo est la version la plus coûteuse, mais aussi la plus puissante. Elle est quant à elle propulsée par un 6 cylindres 3 litres turbocompressé qui développe 523 chevaux et permet de faire le 0-100 km/h en 3,6 secondes. Tout ça, en plus d’offrir une sonorité mécanique complètement exceptionnelle! Lors de mon essai, j’ai roulé près de 600 km avec le véhicule et je peux dire que le 4 cylindres fait un bon travail. L’accélération est assez linéaire et je termine mon essai avec une consommation moyenne de 11,5 L/100km, ce qui est correct, considérant la température extérieure basse ainsi qu’une utilisation majoritairement en ville.
Une conduite italienne? Oui…
Lorsque l’on parle de conduite, il est certain qu’une version Trofeo vous procurera toutes les sensations italiennes que Maserati veut vous faire ressentir derrière le volant. Dans le cas de la version mise à l’essai, bien qu’il s’agisse d’une version d’entrée de gamme avec une motorisation 4 cylindres, elle livre bien la puissance et on ressent que le couple est distribué à l’arrière et ensuite à l’avant, ce qui donne un comportement sportif. La transmission est quant à elle assez rapide. Les changements de vitesse sont plus agressifs avec le mode Sport et laissent entendre des bruits de changement de vitesse, ce qui est assez amusant venant d’un VUS.
La suspension de la version GT n’est pas pneumatique; dans le mode de conduite Confort, elle est assez confortable et la direction est légère. Dans le cas du mode Sport, la direction est plus précise et la réponse de l’accélérateur est meilleure, sans oublier la sonorité mécanique qui se fera entendre. D’ailleurs, cette dernière est plutôt similaire à un 6 cylindres jusqu’à 4 000 tours par minute, avec un son grave, et en dépassant les 4000 tours par minute, la sonorité sera plus aiguë. Les versions plus équipées sont équipées de suspension pneumatique, ce qui permet d’obtenir un confort supérieur à celui de la version GT.
Bonjour les écrans!
Le Grecale obtient, selon moi, le plus bel intérieur de la marque. La présentation intérieure, magnifique avec les buses de climatisation, offre une présentation haut de gamme à laquelle on joint plusieurs matériaux tels que le plastique, le piano noir, le cuir et l’aluminium brossé. Selon la version, les matériaux seront différents, mais aussi les choix de couleurs. Dans le cas de la version à l’essai, l’assemblage est bien. On entend que très peu de craquements, ce à quoi l’on s’attend à bord du Grecale, et les matériaux sont de qualité. Lorsque l’on parle des écrans, les systèmes sont assez faciles d’utilisation. On peut facilement déduire qu’il s’agit d’un système Uconnect de la famille Stellantis avec une surcouche Maserati. Cet héritage en fait cependant un système très facile à utiliser et qui est muni d’Android auto et Apple Carplay sans fil. Aucun levier de vitesse n’est incrusté dans la console centrale, l’utilisation de 4 boutons semi-tactiles permet d’embrayer le véhicule. Pour régler la climatisation, oubliez les bons vieux boutons physiques! On a placé un écran de 8,8 pouces qui permet de régler le tout et sans vous faire quitter la route des yeux. Vous n’avez qu’à glisser votre doigt de haut en bas pour régler la température et de gauche à droite pour la puissance de la ventilation, une ingéniosité que j’apprécie beaucoup.
Les places avant sont spacieuses et confortables et à vrai dire, on attendait pas moins d’un véhicule Maserati. Pour ce qui est de l’assise, elle est longue, mais les sièges sont étroits, ce qui ne gêne en rien le confort. La console centrale est spacieuse, mais ne réduit pas pour autant l'espace aux jambes. Les places arrière sont confortables, assez spacieuses et surpassent même plusieurs VUS de la catégorie. Vous pourrez rouler plusieurs heures sans problème.
Sortons les bidous!
Lorsque l’on parle de Maserati, on pense tout de suite à une marque de prestige qui se distingue, et c’est exactement ce que Maserati a fait avec le Grecale. L’aspect design fait une grande partie du travail dans la séduction du client, son style premium et sa rareté sur la route viendront souvent clore la vente. Maintenant, avant de passer au bureau, parlons prix! Une version de base GT débute à 77 300 $ sans option. Si l’on souhaite en avoir plus de puissance et de choix, la version Modena débute quant à elle à 87 400 $. Pour la version Trofeo, qui offre certes une motorisation plus puissante, mais aussi un niveau d’équipement supérieur, on en demande 133 100 $. Dans le cas de la version à l’essai, une version GT avec un peu d’équipement, il manquait cependant certaines fonctionnalités comme les capteurs d’angle mort et le maintien de voie, qui sont des équipements de série pour plusieurs compétiteurs. On parle de 88 700 $, ce qui s'approche grandement d’un Porsche Macan S «de base», ce qui remet en question le Maserati Grecale. Maintenant, à la suite de mon essai, j’avoue avoir beaucoup apprécié l’approche du Grecale par un extérieur et un intérieur premium, et le fait qu’il se distingue des VUS sur le marché. Maintenant, si je devais acheter un VUS compact de luxe, je crois que mon choix ne s’arrêterait pas sur le Grecale en raison du prix que je trouve, à mon sens, un peu trop élevé pour l’équipement offert.
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